À l’orée des années 1970, Patrice Chéreau, endetté et nomade mais toujours en quête d’expériences et de défis, commence à se jouer des frontières, géographiques et artistiques. Il conçoit à Spolète son premier opéra, L’Italienne à Alger, de Gioacchino Rossini. Il revient ensuite en France pour créer à Marseille, au théâtre du Gymnase, Richard II, dont il interprète le rôle-titre. Après la présentation de cette pièce à l’Odéon, il est accueilli au Piccolo Teatro de Milan où il s’engage résolument dans l’agit-prop avec la réalisation de deux pièces centrées sur la révolution : Splendeur et mort de Joaquin Murieta, de Pablo Neruda et Toller, de Tankred Dorst. Il crée ensuite Lulu, de Frank Wedekind, spectacle porté par de grands acteurs italiens, qu’il invite à venir jouer à Paris, en 1972, dans son premier film pour la télévision, Le Compagnon.