Appelé la même année à Villeurbanne par Roger Planchon, il intègre le TNP qu’il codirigera jusqu’en 1981. Là, il engage ou fait revenir à ses côtés des collaborateurs et des comédiens talentueux, qui lui permettent d’alterner, dans des mises en espace saisissantes, répertoires classique et moderne, de Marlowe (Le Massacre à Paris) à Ibsen (Peer Gynt) en passant par Marivaux (La Dispute), Bond (Lear) et Wenzel (Loin d’Hagondange). Durant cette période, Patrice Chéreau démultiplie les moyens d’expression et acquiert une reconnaissance internationale : il tourne deux long-métrages, La Chair de l’orchidée (1974) et Judith Therpauve (1975) ; il monte à l’Opéra national de Paris Les Contes d’Hoffmann, de Jacques Offenbach (1974) puis Lulu, d’Alban Berg, création mondiale dans sa version intégrale (1979). Sollicité par Pierre Boulez, il met en scène à Bayreuth, à l’occasion du centenaire de sa création, Der Ring des Nibelungen, la Tétralogie de Wagner. Conspué par les tenants de la tradition en 1976, il est longuement ovationné en 1980. « L’aventure du Ring » est un tournant dans la vie artistique de Patrice Chéreau.